L'écriTuRe : mA paSsIOn
L'écriTuRe : mA paSsIOn
Depuis toute petite, mes intérêts se tournent vers tout ce qui raconte des histoires comme la littérature, les films, les jeux, mais également tout ce avec quoi on peut raconter des histoires. J'adorais ainsi beaucoup faire d'immenses maquettes en Lego, en carton ou en mix-bidouillage et les utiliser comme décors d'histoires improbables avec des figurines, des Pet-Shop, des Lego ou encore quelques Playmobil...
Ma curiosité pour le story-telling est restée au fil des ans, résistant à l'usure du temps et aux influences diverses balayées par la vie sur mon chemin. Cette passion, aujourd'hui clairement au centre de ma vie, se traduit par de nombreuses façon, que ce soient par mes centres d'intérêt comme le JDR, les jeux, l littérature, le cinéma ou les comics, mais également par mon objectif professionnel.
Malgré de nombreuses mises en garde, j'ai toujours persévéré dans la volonté de faire de mon intérêt spécifique un avenir professionnel : participer à l'élaboration d'histoires et écrire.
L'écriture est une chose essentielle pour moi, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, cela m'aide à exprimer ce que je n'arrive pas à transmettre par la parole puisque malgré le fait que j'aime beaucoup partager à l'oral et échanger avec autrui, je suis quelqu'un d'hypersensible et il m'est parfois difficile d'exposer mes ressentis. Ensuite, j'aime énormément décrire et raconter à l'écrit, mais également écrire sous forme poétique, ce qui est un moyen unique d'exprimer des ressentis. Enfin, l'écriture est aussi pour moi un refuge qui me permet d'aller mieux et j'ai souvent besoin d'écrire.
J'écris beaucoup et je ne sais pas exactement comment exposer mon travail d'écriture ici. C'est pourquoi je proposerai quelques textes ci-dessous mais également le lien de mon profil Wattpad sur lequel une grande quantité de mes textes sont publiés, ce qui pourrait ainsi vous permettre de naviguer par vous-mêmes afin de découvrir mon travail d'écriture.
APPEL
Vallée de noirceur
Envahie de rien
Vaste monde sans heure,
Sans début, ni fin.
Ténèbres, seules maîtresses
De mon cœur blessé
Sombres traîtresses
Volant même les journées.
Petit à petit,
Je perds la raison.
Dans la perpétuelle nuit,
Je tourne en rond.
Ce brouillard sans visage
Brise tous mes espoirs
Et rien ne soulage
Ces blessures qu'on ne peut voir.
Perdue, je veux abandonner
Mais je ne peux ignorer ces voix !
L'une me dit d'avancer,
L'autre de me jeter du haut d'un toit.
Exister est si dur,
Lutter me semble impossible...
Ici, rien n'est sûr.
La vie m'a-t-elle prise pour cible ?
Je suffoque, je souffre,
Je ne sais comment expliquer...
Sans cesse m'appelle ce Gouffre
Dans ma propre tête je suis traquée.
Une quelconque délivrance
Je ne suis plus capable d'espérer
Pourtant que ma vie ait de nouveau un sens
J'attends, meurtrie et terrorisée.
S'EN ALLER
Tout est calme à l'horizon ;
Chantent les oiseaux.
Ont-ils raison ?
C'est vrai, rien n'est plus beau.
On m'appelle,
Je ne veux pas y aller.
Mes souvenirs s'entremêlent,
Je voudrais m'allonger.
Je n'ai jamais voulu fuir,
Pourtant la bataille est loin.
Qu'a-t-il bien pu advenir ?
Je ne sais plus rien.
La terre est humide,
Mais je ne peux me relever...
Il y a ce poids vide
Qui me vole toute volonté.
Glacée est la caresse du vent,
J'ai de plus en plus froid.
Difforme est le temps,
Et flou le monde autour de moi.
Ma réalité, en lambeaux...
Mon esprit, embué...
Le sol, tapi d'eau...
Mon corps, trempé...
Je cherche un repère,
Mais je ne peux bouger.
Je regarde alors ma main solitaire
Errant dans l'herbe mouillée.
Il faut que je comprenne
Même si je ne vois plus bien
Que je la discerne à peine
Sous tout ce sang qui est mien.
Aurais-je donc peur
Du rouge que je vois ?
Mais c'est sans panique, sans pleur,
Que le silence s'empare de moi.
RÊVES ET CAUCHEMARS
Il est déjà tard lorsque je reprends conscience de la réalité. Je n'ai pas vu le temps passer, dans cet autre monde magique, malgré les 4h20 de film et j'aurai aimé qu'il ne s'arrête jamais. L'heure tardive me pousse vers mon lit. Ma raison m'y encourage contrariant mon esprit qui appréhende cette nuit venant à ma rencontre, emplie de cauchemars et d'horreurs en tous genres.
Je m'installe finalement dans mon lit, à contre-cœur, sachant pertinemment que la beauté d'un monde merveilleux ne viendra pas habiter mes rêves : là-bas ne m'attend que la peur.
Cependant, jusqu'au moment où je sombrerai vraiment dans le sommeil, je pourrai m'octroyer quelque rêve éveillé. Un bien mince répit face aux nuits, toutes les nuits, qui sont hantées. Mais c'est tout ce que j'ai.
Aujourd'hui, rien de compliqué. Aujourd'hui, rien de stressant. Je suis continuellement anxieuse mais aujourd'hui j'ai pu échapper à mon propre royaume de terreur durant quelques précieuses heures. Et ce grâce à une histoire fantastique qui m'a envoutée ; la seule qui puisse encore me faire rêver sans aucune peur.
Mais elle est finie. Alors je retourne à ma réalité. A mes « rêves » qui ne sont que cauchemars. La nuit, ce sont les cauchemars ; et la journée, les souvenirs de ces derniers me hantent, me rappelant la peur, la panique, la tristesse et les doutes qui semblent si affreusement réels.
Là, je rêve de plaines verdoyantes, de forêts magnifiques et de héros aux talents exceptionnels. Je rêve du galop d'un cheval sauvage, au pelage blanc immaculé presque argenté, qui vogue sur les mers vertes des plaines du Rhovanion ; je rêve d'une errance sans fin entre les arbres de la Lorien ; je rêve du vent dans mes cheveux aux sommets des Monts Brumeux.
Je calme mon cœur apeuré... Pour un temps.
Tout ce que je vois est si beau, si apaisant, si merveilleux... Je voudrais tant aller là-bas... Quitter cette réalité que je hais, où je n'ai pas ma place...
Mais non. Je n'ai pas le droit : des promesses m'interdisent de rejoindre mes rêves.
Je finis par m'endormir. Aux portes du vide, j'espère rêver de voyages en Terre du Milieu, un peu comme une prière aux dieux du sommeil avant de pénétrer dans leur royaume.
Je suis dans une rue. C'est Arcueil, c'est ma ville, j'y suis depuis plus de 20 ans. Je la connais par cœur et pourtant je ne sais pas où je suis, ni où je dois aller. Je porte mon gros sac de sport sur l'épaule et cela me semble étrange. Si j'étais réveillée, je saurais que j'ai arrêté ce sport il y a maintenant plus de 5 ans.
Je rejoins mon frère, mais j'ignore où. Il vient. Je le vois arriver en trottinette. Pourquoi m'a-t-il donc volé ma trottinette ? Il sait pourtant que cela va me rendre folle de rage ! Nous marchons dans la ville, au hasard des rues et pourtant dans un but précis : rejoindre nos parents.
Nous les retrouvons devant une pompe à essence radicalement différente de celle qui se trouve près de chez moi. Quelque chose ne va pas. Je me mets à stresser. Était-ce une chose que j'ai vue ? Une parole ? Je ne saurai dire. Je panique. Ma mère se moque, mon père n'y comprend rien, mon frère me lance des remarques épineuses dont il a le secret.
J'ai peur. Je sais au fond de moi que je ne dois pas perdre le contrôle. « Reprends » qu'il me dit si souvent dans ces moments-là. Je sais que je ne dois pas faire de crise en leur présence. Je me bats, je me combats moi-même. Mais la petite voix prend le dessus et c'est de pire en pire. Tout bruit résonne de manière si colorée... Toute lumière m'éblouit de manière si assourdissante... La crise me paralyse. Je ne sais plus que croire, que penser.
Nous sommes au milieu d'un immense escalier en plein air. Je sais qu'arrivée en haut je pourrai descendre le long toboggan un peu plus loin qui mène au parc du gymnase. Je lâche mes cabas et mon sac violemment. La vue depuis l'escalier ressemble étrangement à celle qu'on a depuis le tombeau familiale du cimetière où ma mère me force, chaque année, à l'accompagner. Je déteste les cimetières, je ne sais pas pourquoi ceci est dans mes pensées.
Je suis devant l'école maternelle où j'ai rencontré mon amie d'enfance. Ma mère y travaille. Elle sort avec mes proches par l'ancienne entrée maintenant condamnée. « Pourquoi n'étais-je pas avec eux ? » est la première chose à laquelle je pense. La réponse est évidente, je suis toujours mise à part, en décalage avec les autres, c'est donc tout à fait logique.
Ma mère, puis mon père, mon frère, ma tante, mes cousine, la gentille voisine... Ils me fixent. Ils me font peur. Je panique. Les vagues lumières auxquelles je me raccrochais semblent se perdre dans le brouillard qui obscurcit ma vue.
Puis, plus rien n'a de sens.
Je crois que je m'énerve.
Je crois que je perds la raison.
Je crois que je suis folle.
Je prends mon téléphone en panique et appelle mon meilleur ami. Il ne répond pas. 1 fois.
Je crois que je leur fais du mal.
Il ne répond pas. 2 fois.
Je crois que je m'en veux terriblement.
Il ne me répond pas. 3 fois.
Je crois que j'ai trop peur. Je fuis. Loin d'eux.
Je suis loin, très loin. Géographiquement, ça n'a aucun sens : je vois l'école depuis ma fenêtre. Et pourtant il me semble avoir fuis au-delà du temps.
Je suis à l'abri. Je suis dans mon refuge, dans ma chambre, sous mon plaid, la tête enfouie dans la multitude de peluches qui jonchent, sens dessus dessous, ce coin de la pièce.
Je suis seule. C'est peut-être mieux ainsi. Je l'ai toujours su au fond de moi. J'aurai du l'accepter depuis bien longtemps. Ironique fol espoir que m'a laissé miroiter la vie, vain et blessant.
Je pleure. J'ai mal à l'intérieur. Rien n'a de sens, rien n'a en réalité jamais eu de sens. Pourquoi lutter ? Pourquoi continuer ? « Hypersensible » qu'ils ont dit. Bien joli mot inutile. Je ressens tout, ça me fait souffrir. C'est le cas si souvent que je m'y habitue presque, sauf que dans mon rêve, je ne sais pas que la crise finit toujours par s'arrêter. Alors je ne sens en moi que peur, panique, angoisse, tristesse, doute, appréhension, culpabilité et autre tandis que je perçois mes proches. Ils me haïssent pour qui je suis ; ils se rient de ma maladresse ; ils condamnent mon insociabilité. La réalité du moment se mêle à mes souvenirs, certains réels, d'autres provenant de cauchemars. Mais dans l'instant, tout me paraît profondément réel.
Ce sentiment de réel me restera durant des heures, peut-être des jours, voire même parfois des années.
Je me réveille en criant. Personne n'entend ma détresse, je ne crie jamais vraiment. Je suis en panique, mon cœur bat la chamade. Je suis soulagée d'être réveillée, enfin le cauchemar s'arrête. Je veux me lever pour aller à la salle de bain mais j'entends quelqu'un hurler. Des ombres semblent m'engloutir, venant de toutes parts, mais je me débats. Je me précipite hors de mon lit, cependant je ne fais que ramper aux sol. Je réalise que je ne suis pas réveillée.
Je veux me réveiller.
Je t'en supplie, réveille-toi.
C'est un cauchemar !
Je reçois un coup invisible. La douleur aigue me réveille. Je suis dans mon lit mais je ne peux bouger aucun membre. Je sens le danger se rapprocher. Je dois fuir. Je le dois. Pour ne plus souffrir. Je suis en proie à l'effroi la plus totale.
Je veux me réveiller.
Je t'en supplie, réveille-toi.
C'est un cauchemar !
J'ouvre les yeux. Je peux regarder l'heure sur mon réveil. La lumière de la chambre voisine exposée est au velux grand ouvert projette des ombres sur mes étagères. Les dizaines de figurines semblent vouloir me rassurer mais la petite voix me dit que ce ne sera jamais fini.
C'est régulier, maintenant. Habitude d'une chose dont on ne devrait pas avoir l'habitude. Je prends mon téléphone et hésite longuement. Mais je lui ai juré. Plusieurs fois.
J'appelle mon meilleur ami. Avant même que je n'ai besoin de dire quoi que ce soit, il me dit « Sandra. Ce n'est pas réel, tu sais. ».
SOLITUDE DANS L'IMMENSITE
[Ecriture sous la contrainte : écrire sur le lieu de "La Défense"]
Perdue. Je suis perdue. En fait, j'ai toujours été perdue. Quel est donc ce fol espoir, stupide et surprenant à la fois, qui me fait parfois croire que j'y arriverai ? Je ne peux pas, tout simplement, il faudrait que je m'y fasse un jour...
Ici encore je me perds. Et ce, bien que ce ne soit pas la première fois que je me rends en ce lieu étrange et étranger. Quoique « étranger » n'ait plus sa force d'antan puisque quasiment tous les lieux me sont étrangers, dès lors que sors de chez moi... Normalement, je devrais m'en sortir. Normalement, je n'aurais pas du me perdre. Pas encore. Et pourtant...
Le RER s'était à peine arrêté que le cauchemar recommençait : je fus obligée de sortir de l'histoire dans laquelle j'étais plongée par la lecture d'un passionnant ouvrage. Je déteste ce moment de rupture où il faut refermer le livre et sortir de la fiction. Les secondes s'étendent alors qu'il me faut reprendre conscience de la réalité pour pouvoir survivre ; me sacrifiant presque car je sais combien cette réalité froide et aiguisée ne peut que me blesser.
Les souterrains m'étouffent presque, le masque sur mon visage accentuant ce sentiment. L'oppression est toujours présente mais je suis bien obligée de supporter la saleté, l'illogicité, les bruits et les lumières sans quoi je ne pourrais rien faire du tout. J'ai déjà surmonté ces sentiments des centaines de fois alors, malgré le fait que je déteste toujours autant ces labyrinthes éreintant pour l'esprit, je sais qu'il me faut rester calme pour pouvoir continuer à avancer.
Mon casque sur les oreilles ne me partage aucune musique, car impossible de lire avec celle-ci, mais il rend la plupart de ces bruits insupportables lointains et sourds, comme un peu plus endurables. C'est rassurant, aussi, d'être coupé du monde.
Je suis les panneaux. « Parvis » tout d'abord, puis « Arche ». Je dois faire, me semble-t-il, le tour du monde avant d'enfin réussir à sortir. Je suis nulle, je le sais, mais même après des années, mon esprit ne s'y fera jamais, logique illogique impossible pour lui à accepter, et je sais que ces méandres de passages et de lieux qui se succèdent m'effraieront toujours.
Lorsque le ciel blanc point enfin au-dessus de ma tête, je ne suis pas soulagée pour autant car c'est autre chose qui survient alors. Pire ? Je ne saurai dire. Les escaliers semblent interminables, comme se dérobant sous mes pieds pour m'empêcher de sortir de la prison souterraine construite dans les bas-fonds de cette ville que je n'aime pas, que je ne comprends pas.
Je finis par sortir. Je suis toujours perdue, mais pas concrètement physiquement perdue du moins. Comme toujours, la lumière me vrille les yeux. Je déteste ce ciel blanc qui éblouit sans qu'il ne fasse beau temps.
L'endroit est effrayant. Sans aucun sens. Ni les tours immenses, ni les dalles ne suivent d'ordre logique et il me semble que ce n'est qu'un ramassis de briques de Lego qu'un enfant aurait assemblé sans vouloir lui donner une quelconque esthétique. Toujours en travaux, toujours changeant, c'est un sol qui se meut sous les pas des millions des gens travaillant ici. Seules deux lignes vertes, une de chaque côté de l'esplanade, semblent indiquer qu'il faut donner un sens à ce mic-mac imposant. Depuis l'arche, il y a également cette longue vue dégagée sur Paris et l'Arc de Triomphe qui indiquent une logique à cette cité à part faite de tours gigantesques prêtent à nous avaler.
Cet aspect insensé est continu, brûlant mon esprit de non-logique. Les bâtiment n'ont pas la même taille, la même couleur, ni la même forme comme si des géants les avaient construites dans le simple but de rivaliser avec son voisin. Je m'attends presque à voir apparaître un géant qui arbitrerait ce concours de château de sable gigantesque. Hélas, il n'est pas venu. C'est bien dommage d'ailleurs, j'ai toujours voulu voir un géant.
Parsemées ici et là, impromptues décorations dans ce dédales de tout et de rien, des œuvres d'artistes. Ici et là, certaines cachées, d'autres en plein milieu et pourtant invisibles dans l'immensité du parvis et parmi l'incohérence générale, je les vois mais ne saurai les contempler. Peut-être suis-je trop oppressée par les bâtiments et l'infini de gens qu'ils renferment, prisonniers volontaires, pour pouvoir prendre conscience d'une œuvre qui se détache sans se détacher et qui tache sans tacher.
Une cascade sur fond de mosaïque, crasseuse, attire mon attention. Construite par l'homme et bien loin des cours d'eau naturels qui me fascinent tant, elle me dégoute et m'émerveille en même temps. Elle est là, moche et inutile, et pourtant elle est là. Un bassin puis une cascade qui attire l'œil sur la route en soubassement qui traverse le parvis à la perpendiculaire. Pourquoi donc ? Cela n'a aucun sens, aucun intérêt. Et pourquoi forcer l'eau alors même que la nature y a été bannie ? Aucun arbre ne vient m'assurer que ce lieu est toujours sur Terre. Le cycle d'eau est peut-être là pour rassurer tous ces hommes et femmes esclaves de leurs vies qu'ils sont toujours humains.
Je n'aime pas cet endroit, il est effrayant. Il est comme hanté d'inconnus tassés depuis des décennies dans des tours inhumaines et il m'oppresse, m'étouffe, pour que je rejoigne leurs rangs de morts-vivants. Je ne trouve aucune beauté dans cette architecture, aucune inspiration positive, que de l'étouffement.
Aujourd'hui pourtant, peu de monde. Quelques passants, quelques rencontres assises sur les marches, quelques fumeurs au pied des tours lorsqu'ils se voient accorder une courte pause, quelques accosteurs qu'on évite toujours, des travailleurs-constructeurs à qui aucun béton ne résiste, mais pas grand monde de plus. Ces derniers emplissent l'espace de bruits qui agressent mais c'est ainsi, ne leur en voulons pas.
Aujourd'hui je vis ce lieu seule pour la première fois et ce que je ressens ne me plaît pas. Non pas que j'appréciais ce lieu lorsque j'étais avec les personnes auxquelles je tiens, loin de là, mais tout est plus supportable avec eux. Quelques souvenirs refluent, des souvenirs de rires et de passions partagés en cet espace si vide et si rempli à la fois. Mais les personnes grâce à qui les nuages s'envolent même lorsqu'il pleut ne sont pas là aujourd'hui. Ils sont loin, plus ou moins, mais ne sont pas auprès de moi.
Aujourd'hui, l'inspiration ne viendra pas de ce lieu hors du temps au cœur du temps. Tout est si haut, si démesuré, que je ne peux que penser à tous ceux qui ont préféré sauter que de vouer leur vie à être condamnés. Peut-être ont-ils fait le meilleur choix, après tout.