Intention :
J’aime écrire, c’est ma passion. Et dernièrement, j’ai pu remarquer que malgré le fait que je n’aime pas le rap comme style de musique, une majorité de textes des chansons de Orelsan, de Gringe et de leur Casseurs Flowters faisaient échos à certains aspects de mon écriture
Ils ont été – sont – perdus, et ils crient leur errance à travers la vie et la société qui leur est imposée et qu’ils ne comprennent pas. Par leurs mots, ils touchent beaucoup de monde, comme le prouve leur succès incontestable (tous les disques de Orelsan et du duo sont certifiés au moins Disque de Platine, dont un record de vente pour “Civilisation”).
Dans ce projet que j’ai choisi d’appeler “Inachevés”, j’ai proposé par l’écriture d’un texte intitulé “La Quête” et sa paraphrase avec des extraits des textes des deux comparses, une lecture inédite de leur poésie. J’ai par-là voulu relever ce que ces auteurs très touchants, meurtris eux aussi, partagent avec leurs auditeurs : leurs ressentis, leurs peurs, leurs débauches, leurs erreurs et leur vision décalée d’un monde décalé.
Derrière leur poésie, il n’y a pas seulement “le génie qui a écrit sale pute” et un frère qui a “la gueule d’un avis d’décès” mais bien plus : deux “différents” qui s’en “battent les couilles de c’que disent les gens” car ils ne vivent pas “dans l’même monde”.
J’ai également voulu relever combien le poids d’une société incomprise par beaucoup ne tend qu’à évincer les personnes qui ne rentrent pas dans le moule d’un formatage massif et je tiens à insister sur le fait que cette suprématie gouvernant nos vies nous blesse bien plus qu’elle ne nous défend, et nous pousse parfois aux limites de la raison.
Parfois, je me sens seule dans ma folie. Mais je ne peux oublier – je ne veux ! – que d’autres ont parcouru le même chemin chaotique. Parmi eux, certains se sont perdus… Mais d’autres ont trouvé une porte de sortie à la noirceur qui nous submerge parfois. Et ce même chemin qui éprouve notre raison, notre conscience et notre inconscience est incompris, que ce soit par nous ou par ceux qui nous entourent. C’est alors qu’on sombre, sans filet pour nous retenir, dans un gouffre que tous ne peuvent pas voir…
J’aimerai que quelque chose change, dans ce monde. J’aimerai que les autres voient et acceptent ce que les personnes comme moi ressentent dans leur folie, dans leur différence. J’aimerai que la différence invisible, là, juste là dans nos têtes, ne conduise plus systématiquement à la discrimination, au jugement, au harcèlement et à l’étiquette d’inaptabilité. Mais je ne peux rien changer, je ne peux qu’écrire…
Alors j’écris.
